(1923) IRIS IN THE PAST by M. F, Lesourd under construction
From "Les Iris Cultivés"
Text in English
Aux temps reculés de la mythologie grecque, Iris était une gracieuse
déesse, messagère des dieux, qui, en déployant son écharpe,
produisait l'arc-en-ciel. Les anciens Grecs, frappés par la diversité
des coloris du périanthe des fleurs de la plante qui fait l'objet de cet
article, lui donnèrent le nom de la déesse charmante qui personnifiait
l'arc-en-ciel.
Le médecin grec Dioscoride, du premier siècle de l'ère chrétienne,
déclare, d'ailleurs, que le mot Iris signifie « arc-en-ciel »; la plante
portant ce nom, ajoute-t-il, le doit aux couleurs variées de ses
pétales.
A cette époque, les Grecs et les Romains employaient les rhizomes
desséchés de l'Iris en parfumerie et en médecine. Ils s'en servaient
pour combattre la toux, les coliques, contre les morsures des serpents,
comme purgatif, etc. Pline et Dioscoride signalent que les
rhizomes les plus estimés venaient de l'Illyrie (/. germanica); au
second rang, étaient placés ceux de la Macédoine (/. Jlorentina) et,
enfin, en dernier lieu, ceux de la Libye. La Macédoine et la Corinthie
étaient alors célèbres pour leurs onguents parfumés. D'après Pline,
la meilleure huile d'Iris venait de Pamphilie; celle de Cicilie était
aussi estimée (1). Le botaniste allemand Sprengel voit, dans l'Iris de
Dioscoride, les espèces germanica et florentina.
Si, au premier siècle, les rhizomes d'Iris étaient importés en Italie,
on y connaissait déjà la plante et elle avait pris place dans les jardins.
Pline constate qu'elle n'entrait pas dans la confection des
couronnes, probablement à cause de la fragihté de ses pétales. Il
décrit minutieusement le cérémonial compliqué de l'arrachage des
rhizomes, lesquels étaient élevés vers le ciel aussitôt sortis de terre.
Par contre, à l'époque gréco-romaine, les Egyptiens, qui cultivaient
VI. sibirica, l'employaient pour faire des couronnes (1).
Quels étaient les Iris cultivés par les Grecs et les Romains? Us
cultivaient, à n'en pas douter, l'Iris germanique, originaire de l'Europe
centrale, qui croît en abondance à l'état spontané en Dalmatie
(l'ancienne Illyrie). C'est évidemment cette espèce, dont les couleurs
rappellent l'arc-en-ciel, qui a valu au genre son nom.
D'après
FluckigeretHanbury, les Iris florenilna et pallida {du Sud-
Est de l'Europe) ont du être introduits en Italie au moyen âge.
L'agronome italien Crescenzi (xiii^ siècle) traite, en effet, la culture
de l'Iris blanc et de l'Iris pourpre, et indique la manière d'en conserver
les rhizomes (2). Son contemporain, le célèbre poète Dante,
auteur de la Divine Comédie, rapporte que sur les anciennes armes
de la ville de Florence, était représenté un Iris blanc sur un écusson
rouge, lequel fut, après les guerres civiles, changé en Iris rouge sur
un écusson blanc (3). La culture de 1'/. florentina se répandit rapidement,
au point que Valerius Cordus se plaignait, au début du
XVI* siècle, que la drogue d'IUyrie ait été remplacée par celle de
Florence (4). Au dire de Mattioli, la plante devait être naturalisée en
Toscane au milieu du xvi° siècle (5). Clusius prétend qu'il était alors
rare dans les jardins des autres pays.
Au xii^ siècle, en Espagne, l'agronome arabe Ibn-al-Awam,
décrit la culture de l'Iris (Petit Lis violet), qui se multipliait de
« racines » en mai ; le traducteur écrit, en note, que cet Iris de petite
taille était peut-être 1'/. pumlla. Le médecin arabe Ibn-el-Beïthar
(xiii® siècle), dit que l' « Irissa » est le Lis violet, et il en signale les
propriétés médicinales (6).
En France, la culture de l'Iris remonte certainement à une époque
reculée; la beauté et la bizarrerie de ses fleurs, le parfum de ses
rhizomes desséchés, employés depuis un temps immémorial dans
Téconomie domestique (lessive, armoires), ont dû le faire admettre
dans tous les jardins. Au viii” siècle, sous le nom de Gladiolus (en
1600, Olivier de Serres écrivait encore Gladiole ou Iris), l'empereur
Charlemagne prescrivait la culture de Ilris à ses intendants.
On en trouve la lleur représentée sur les rinceaux des monuments
de l'époque romane et du début de la période gothique. La fleur de
« Lys » figurée sur le blason des rois de France, à partir de Louis VII,
en 1180 (elle a été aussi adoptée par d'autres maisons royales
d'Europe et un grand nombre de familles appartenant à la noblesse
française), ne ressemble pas à une lleur de Lis. Les auteurs modernes
voient plutôt, dans le Lis doré des armoiries, la fleur jaune de VIris
Pseudacorus (1 j.
Il n'est donc pas téméraire d'affirmer qu'au moyen âge, la culture
de riris était déjà très répandue en France dans les jardins.
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(1923) IRIS IN THE PAST by M. F, Lesourd under construction
In the remote times of Greek mythology, Iris was a graceful
goddess, messenger of the gods, who, deploying his scarf,
produced the rainbow sky. The ancient Greeks, struck by the diversity
perianth colors of the flowers of the plant which is the subject of this
article, gave it the name of the charming goddess who personified
the Rainbow.
The Greek physician Dioscorides in the first century of the Christian era,
declares, moreover, that the word Iris means "arc-en-ciel"; the plant
with that name, he adds, is the varying colors of its
petals.
At that time, the Greeks and Romans employed rhizomes
dried Iris in perfumery and medicine. They used
to fight coughs, colic, against the bites of snakes,
as a purgative, etc. Pliny and Dioscorides report that
the most esteemed rhizomes came from Illyria (/ germanica.); the
second place, were placed those of Macedonia (/. Jlorentina) and,
Finally, finally, those of Libya. Macedonia and Corinth
were so famous for their perfumed ointments. According to Pliny,
the best oil of Iris had Pamphylia; was that of Cicilie
also estimated (1). The German botanist Sprengel see in the Iris
Dioscorides, the germanica florentina species.
If in the first century, the rhizomes of Iris were imported into Italy,
there already knew the plant and it had taken place in the gardens.
Pliny notes that it was not within the making of
crowns, probably because of the fragihté its petals. he
carefully described the complicated ceremonial extractors
rhizomes, which were high to the sky soon sprung up.
By cons, to the Greco-Roman era, Egyptians, who grow
VI. sibirica, used it to make crowns (1).
What were the Iris cultivated by the Greeks and Romans? Us
cultivated, without a doubt, the German Iris, native to Europe
plant, which grows abundantly in the wild state in Dalmatia
(formerly Illyria). This is obviously the species whose colors
recall the rainbow sky, the kind that earned its name.
According
FluckigeretHanbury, Iris pallida {florenilna and Southeast
Eastern Europe) had to be introduced in Italy in the Middle Ages.
Italian agronomist Crescenzi (xiii ^ century) deals, in fact, culture
of white Iris Iris purple, and indicates how to keep in
rhizomes (2). His contemporary, the famous poet Dante,
author of the Divine Comedy, reports that the old weapons
the city of Florence, was represented on a white shield Iris
red, which was after the civil war, changed to red on Iris
a white patch (3). Culture 1 '/. Florentine spread rapidly,
to the point that Valerius Cordus complained in early
Sixteenth century, the drug of Illyria was replaced by that of
Florence (4). According to Mattioli, the plant had to be naturalized
Tuscany in the mid-sixteenth century (5). Clusius claims he was then
rare in the gardens of other countries.
In the twelfth century ^, Spain, Arabic agronomist Ibn al-Awam,
describes the culture of Iris (Small purple lilies), which multiplied by
"Roots" in May; the translator wrote in a note, that this small Iris
size might be 1 '/. pumlla. The Arab physician Ibn al-Beithar
(XIII® century), said that the "Irissa" is purple Lily, and he points out the
medicinal properties (6).
In France, the culture of Iris certainly dates from a time
remote; the beauty and strangeness of its flowers, the fragrance of its
dried rhizomes, used from time immemorial in
Téconomie home (laundry, wardrobes), had him admitted
in every garden. At viii 'century as the Gladiolus (in
1600, Olivier de Serres wrote again Gladiole or Iris), Emperor
Charlemagne prescribed culture ILRIS its stewards.
We find the lleur shown in foliage monuments
the Romanesque and early Gothic period. The flower
"Lys" depicted on the coat of arms of the kings of France, from Louis VII
in 1180 (it was also adopted by other royal houses
Europe and many families belonging to the nobility
French), do not look like a lleur de Lis. Modern writers
rather see in the golden lilies of Arms, yellow flower viris
Pseudacorus (1 j.
It is not rash to affirm the Middle Ages, culture
of riris was already widespread in France in the gardens
For more information on historic Irises visit the Historic Iris Preservation Society at
http://www.historiciris.org/
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BobPries - 2015-12-14